• Schéma d'abandon/Instabilité :

    C'est la perception du manque de stabilité ou de fiabilité dans le lien relationnel qui existe entre le sujet et les personnes importantes de son entourage. Il s'accompagne du sentiment que ces personnes importantes ne continueront pas à donner appui, lien relationnel, force ou protection parce qu'elles sont émotionnellement instable et changeantes, peu fiables ou ne sont pas toujours présentes, parce qu'elles mourront bientôt ou qu'elles vous abandonneront pour quelqu'un de mieux que vous.

    Ces patients présentent de façon constante l'idée qu'ils vont perdre les gens les plus proches : ils pensent que ces gens vont les abandonner tôt ou tard. Ou mourir, les quitter pour quelqu'un d'autre, se comporter de façon imprévisible ou bien disparaître brusquement. En conséquence, ils vivent dans une peur permanente et sont toujours vigilants vis-à-vis de tout signe qui pourrait indiquer qu'une personne s'apprête à quitter leur vie.

    Leurs émotions communes sont l'anxiété chronique de perdre quelqu'un, la tristesse et la dépression lorsqu'ils perçoivent ou vivent une perte, et la colère contre les gens qui les ont laissés. Dans les formes plus intenses, ces émotions se transforment en terreur, désespoir, ou rage. Certains patients sont dans un état de détresse complète lorsqu'on les quitte pour une courte période de temps.

    Leurs comportements typiques sont la proximité excessive vis-à-vis des autres, ils sont possessifs et ont besoin de contrôler. Ils accusent les autres de les abandonner, ils sont jaloux, entrent en compétition avec leurs rivaux – tout ceci dans le but d'éviter que les autres ne les quittent. Certains de ces patients évitent d'avoir des relations intimes tant ils craignent et redoutent la douleur inévitable de la perte. Du fait des processus de maintien du schéma, ces patients choisissent typiquement pour personne proches des gens instables, tels que des partenaires qui ne s'engagent pas ou qui ne sont disponibles, qui présentent le risque de les quitter. Ils sont habituellement très attirés par ces partenaires dont ils tombent amoureux d'une façon obsédante.

    Le schéma d'abandon est fréquemment lié à d'autres schémas, notamment celui d'Assujettissement. Les patients estiment que s'ils ne font pas ce que les autres veulent, ils se retrouveront délaissés. Ce schéma d'abandon peut aussi être lié au schéma de dépendance. Les patients estiment que si les autres les quittent, ils ne seront pas capables de se débrouiller tout seuls dans le monde. Enfin, le schéma peut être lié à celui d'imperfection. Les patients croient que les autres personnes vont découvrir leurs défauts et, de ce fait, les quitter.

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  • Qu'est ce que le schéma de Méfiance/Abus Schéma de méfiance/abus :

    Le patient s'attend a ce que les autres le fassent souffrir, le maltraitent, l'humilient, lui mentent, trichent, et profitent de lui. En général la souffrance infligée est perçue comme intentionnelle ou résultant d'une négligence extrême et injustifiable. Ceci peut aussi inclure le sentiment d'être constamment défavorisé par rapport aux autres ou de toujours « tirer la courte paille ».

    Ces patients s'attendent à ce que les autres leur mentent, les manipulent, leur soient infidèles, en d'autres termes cherchent à les utiliser et à l'extrême, essaient de les humilier ou d'abuser d'eux. Ils ne croient pas que les autres puissent être honnêtes et sincères, qu'ils puissent avoir à cœur de s'intéresser à eux. Parfois, ils croient que les autres veulent intentionnellement les blesser. Au mieux, ils estiment que les gens ne s'occupent que d'eux-mêmes et ne prennent pas garde à ne pas gêner les autres quand ils veulent obtenir ce dont ils ont besoin, au pire, ils sont convaincus que les gens sont malveillants, sadiques et prennent plaisir à faire souffrir les autres. Dans la forme extrême, les patients qui ont ce schéma peuvent penser que les autres veulent les torturer et abuser d'eux sexuellement.

    De ce fait, ces patients ont tendance à éviter les relations intimes. Ils ne partagent pas leurs pensées et leurs sentiments les plus intimes, ou évitent d'être trop proches des autres, dans certain cas, ils finissent par être infidèles ou par abuser des autres dans une sorte de jeu préventif (je les aurai avant qu'ils n'aient pu m'avoir). En gros, leurs comportements incluent ceux de la victime et de l'agresseur. Certains choisissent des partenaires qui les maltraitent et s'autorisent à être physiquement, sexuellement ou émotionnellement abusés, alors que d'autres patients se comporteront en maltraitant les autres. Certains patients deviennent les « sauveur » des opprimés ou bien attaquent ouvertement les gens qu'ils perçoivent comme abuseurs. Les patients qui ont ce schéma passent souvent pour paranoïaques, de façon permanente, ils testent les autres et cherchent à rassembler des arguments pour déterminer si ceux-ci sont dignes de confiance.

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  • Qu'est ce que le schéma de Manque affectif? Schéma de manque affectif :

    Le patient a la certitude que les autres ne lui donneront pas le soutien affectif dont il a besoin. On distingue trois catégories principales :

    - manque d'apports affectifs : absence d'attention, d'affection, de chaleur ou d'une personne amicales.

    - manque d'empathie : absence de quelqu'un de compréhensif qui écoute, avec qui on puisse parler de soi-même ou échanger des sentiments.

    - manque de protection : absence de quelqu'un de fort qui guide et conseille.

    C'est le schéma que nous sommes le plus souvent amenés à traiter, même si les patients ne reconnaissent pas toujours qu'ils le présentent. Les patients ayant ce schéma viennent souvent en thérapie parce qu'ils se sentent seuls, amers, déprimés, mais souvent sans savoir pourquoi, ou bien ils ont des symptômes vagues et peu précis qui vont s'avérer liés au schéma de Manque affectif. Ces patients n'ont des autres – y compris du thérapeute – aucune attente d'écoute, de compréhension et de protection. Ils se sentent déprimés affectivement et ils ressentent une incapacité à exprimer suffisamment d'affection et de chaleur, d'attention ou de sentiments profonds. Ils ressentent qu'ils n'ont personne de fort pour lui guider. Ils se sentent seuls au monde et incompris. Ils se sentent frustrés d'amour, invisibles ou vides.

    Comme nous l'avons signalé, il existe trois types de manque affectif : le manque d'apport affectif, dans lequel les patients ressentent qu'ils n'y a personne près d'eux pour les prendre en charge, pour leur accorder de l'attention, pour leur donner de l'affection physique, les toucher et les prendre dans les bras : ensuite il y a le manque d'empathie, dans lequel ils ressentent qu'il n'y a personne près d'eux pour les écouter, chercher à comprendre qui ils sont et ce qu'ils ressentent : et le dernier le manque de protection, dans lequel ils ressentent qu'il n'y a personne près d'eux pour les protéger et les guider (bien qu'ils apportent eux-mêmes beaucoup de protection et de conseils aux autres). Le schéma de Manque affectif est fréquemment lié au schéma d'Abnégation. La plupart des patients ayant un schéma d'Abnégation souffrent de manque affectif.

    Leurs comportements typiques sont les suivants : ils ne demandent pas à leurs proche ce dont ils ont besoin sur le plan affectif, ils n'expriment pas de désir d'amour ou de réconfort, ils questionnent beaucoup les autres mais parlent peu d'eux-mêmes, ils agissent comme s'ils étaient plus forts qu'ils ne le sont intérieurement, et ils renforcent leur manque affectif. Comme ces patients ne s'attendent à aucune aide affective, ils n'en demandent pas, et par conséquent, ils n'en reçoivent habituellement pas.

    Nous avons aussi noté la tendance, chez ces patients, à choisir des proches qui ne peuvent pas ou ne veulent pas donner d'affection. Ils choisissent souvent des gens froids, distants, égocentriques, ou ayant de gros besoins, et qui sont donc susceptibles de les frustrer sur le plan affectif. Ou bien, s'ils sont très évitant, ils deviennent des solitaires. Ils évitent les relations intimes, parce qu'ils n'en attendent rien. Soit ils se cantonnent à des relations très distantes, soit ils les évitent totalement.

     

    Les patients qui compensent le manque affectif out tendance à être exigeants à l'extrême et à se mettre en colère lorsque leurs besoin ne sont pas satisfaits. Ces patients sont parfois narcissiques : lorsqu'ils étaient enfants, ils ont connu à la fois le manque affectif et le manque de limites (on leur passait tout), ils ont donc développé le sentiment profond que leurs droits à obtenir satisfaction de leurs besoins étaient sans limites. Ils ont la croyance qu'ils doivent être intransigeants dans leur exigences, s'ils veulent obtenir quelque chose. Pour une minorité de patients ayant un schéma de Manque affectif, le manque de limites dans leur enfance s'est exercé d'une façon différente : on les a gâtés sur le plan matériel, on n'a jamais exigé d'eux qu'il suivent les règles normales de comportement, ou bien on les a idolâtrés à cause d'un talent ou d'un don, mais on ne leur a jamais donné d'amour authentique.

     

    Chez un faible pourcentage des patients ayant ce schéma, on observe la tendance à un excès de besoins. Ces patients expriment intensément tellement de besoins qu'ils apparaissent comme désespérés ou collants, même histrioniques. Ils ont beaucoup de plaintes physiques – des symptômes psychosomatiques – avec le but secondaire d'obtenir l'attention des autres pour qu'on s'occupe d'eux (ce rôle est cependant presque toujours non conscient). 

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  • Qu'est ce que le schéma d'Imperfection/honte? Schéma d'Imperfection/Honte :

    Le patient se juge imparfait, mauvais, inférieur ou incapable, en faire la révélation entraînerait la perte de l'affection des autres. Ceci peut inclure : l'hypersensibilité aux critiques, au rejet et aux réprimandes. Il peut exister une gêne à se comparer aux autres et un manque de confiance en soi. Le patient peut ressentir la honte des imperfections perçues, qui peuvent être internes (par exemple : égoïsme, colère, désirs sexuels inacceptables) ou externes (par exemple : défaut physique, gêne sociale). Les patients ayant ce schéma se croient imparfaits, défectueux, inférieurs, mauvais, sans valeur ou incapables d'être aimés pour ce qu'il est. Ils éprouvent par conséquent une honte chronique vis-à-vis d'eux-mêmes.

    Quels sont les aspects d'eux-mêmes qu'ils considèrent comme imparfaits ? Ce peut être n'importe quelle caractéristique personnelle – ils pensent qu'ils sont trop coléreux, trop demandeurs, trop malfaisants, trop laids, trop paresseux, trop réservés, trop ennuyeux, trop bizarres, trop autoritaires, trop gros, trop maigres, trop grands, trop petits ou trop faibles. Ils ont parfois des désirs sexuels ou agressifs inacceptables. Il existe quelque chose, dans l'essence même de leur être, qu'ils ressentent comme imparfait : ce n'est pas ce qu'ils font qui est imparfait, mais ce qu'ils sont. Ils craignent les relations avec autrui car ils redoutent le moment où leur défaut apparaîtra comme évident. À tout moment, les autres gens risquent brutalement de découvrir en eux leur imperfection profonde, ce qui les couvrira de honte. Cette crainte s'applique aussi bien dans le domaine privé qu'à celui des relations publiques : les patients ayant ce schéma se sentent imparfait dans leur relations intimes ou dans la société en général, ou les deux.

    Ces patients ont typiquement un comportement de dévalorisation de soi et ils donnent aux autres l'autorisation de les dévaloriser. Ils autorisent les autres à les maltraiter verbalement. Ils sont souvent hypersensibles à la critique ou au rejet, et ils réagissent très fortement, soit par de la tristesse et du découragement, soit par de la colère, selon qu'ils se soumettent au schéma ou qu'ils le compensent. Ils ressentent secrètement que leurs problèmes avec les autres sont exclusivement de leur faute. Souvent très conscients d'eux-mêmes, ils ont tendance à beaucoup se comparer aux autres. Ils ne se sentent pas en sécurité avec les autres, particulièrement avec ceux qu'ils considèrent comme « sans imperfection », ou ceux capable de mettre à jour leur imperfection. Ils sont jaloux et cherchent la compétition, particulièrement dans les domaines où ils se perçoivent imparfait, ils voient parfois les relations interpersonnelles comme un jeu où il doit y avoir un dominant et un soumis. Ils choisissent souvent des partenaires qui les critiquent et les rejettent, et ils sont critiques à l'égard des gens qui les aiment. Ils ont beaucoup des caractéristiques des patients narcissiques – telles que la grandeur et les idéaux-exigeants – peuvent être des manifestations d'un schéma d'Imperfection. Bien souvent, ces caractéristiques servent à compenser des sentiments sous-jacents d'Imperfection et de honte.

     

     

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  • Schéma de dépendance/incompétence.

    Ces patients se croient incapables de faire face aux responsabilités journalières sans l'aide des autres par exemple : gérer son argent, résoudre les problèmes de tous les jours, faire preuve de bon sens, aborder de nouvelles tâches, prendre des décisions. Ils disent souvent : je suis incapable de… Ce schéma se manifeste souvent par une passivité ou un manque d'initiative envahissants.

    Ces patient apparaissent comme infantiles et réduits à l'impuissance. Ils se sentent incapables de se prendre en charge eux-mêmes, trouvent que la vie les accables, et s'estiment incapables de s'adapter. Ce schéma contient deux éléments.

    Le premier, c'est l'incompétence : ces patients manquent de confiance dans leurs décisions et leurs jugements, lorsqu'il s'agit de la vie courante. Ils détestent et redoutent d'affronter seuls des choses nouvelles, ils se sentent incapables de s'attaquer seuls à des tâches nouvelles et ils croient qu'il leur faut quelqu'un pour leur montrer la marche à suivre. Ces patients se sentent comme des enfants qui seraient trop petits pour survivre seuls dans le monde, sans parents, ils pourraient mourir. Dans la forme extrême de ce schéma, les patients ont la croyance qu'ils sont incapables de se nourrir, de se vêtir, de se mettre à l'abri, d'aller d'un endroit à un autre, ou, tout simplement, d'accomplir les tâches de la vie courante.

    Le second élément – la dépendance – découle du premier. Comme ces patients se sentent incapables de fonctionner par eux-mêmes, leurs seules possibilités sont, soit de trouver d'autres personnes pour s'occuper d'eux, soit de ne pas fonctionner du tout. Les gens qu'ils trouvent pour s'occuper d'eux sont habituellement des parents, ou leurs substituts, tels que des partenaires, des frères, des sœurs, des amis, des employeurs – ou des thérapeutes. Le personnage parental fait tout à leur place, ou alors leur montre la marche à suivre à chaque nouvelle étape qu'ils ont à affronter. L'idée centrale est : je suis incompétent, donc je dois dépendre des autres »

    Les comportements typiques sont : demander de l'aide aux autres, poser constamment des questions lors de tâches nouvelles au travail, demander de façon répétitive des avis pour des décisions, avoir de la difficulté à voyager seul et à gérer ses finances seul, abandonner facilement, refuser des responsabilités supplémentaires (une promotion professionnelle par exemple), éviter de nouvelles tâches. La difficulté à conduire une voiture est une image typique de ce schéma. Les gens qui ont un schéma de dépendance ont souvent la crainte de conduire seul et ils évitent cette situation, ils pourraient se perdre, leur voiture pourrait avoir une panne, et ils ne sauraient pas quoi faire. Quelque chose d'imprévu pourrait se produire, qu'ils ne seraient pas capables de gérer. Ils ont donc besoin de quelqu'un près d'eux qui puisse soit leur donner la solution, soit gérer le problème à leur place.

    Ces patients n'arrivent généralement pas en thérapie avec le but de devenir plus indépendants ou moins incompétents. Ils viennent chercher un produit miracle, ou bien un expert qui leur dira ce qu'il faut faire. Les problèmes qu'ils présentent sont l'anxiété, l'évitement phobique ou des problèmes physiques induits par le stress. Ils sont parfois déprimés car ils n'osent pas quitter un partenaire ou une personnage parental qui abuse d'eux, les frustre ou les contrôle, cet individu est souvent une personne qui ressemble au parent qui a induit le schéma, car ils ont la croyance qu'ils sont incapables de survivre seuls. Leur but est généralement de se débarrasser de ces symptômes plutôt que de changer leur sentiment profond de dépendance.

    Un petit pourcentage de patients ayant ce schéma de dépendance compensent ce schéma en devenant contre-dépendants. Bien qu'en profondeur ils se sentent incompétents, ils insistent à se débrouiller pour tout faire par eux-mêmes. Ils refusent de compter sur quiconque. Ils ne veulent pas être dépendants, même dans les situations où cela serait normal. Comme des enfants pseudo-matures qui auraient grandi trop tôt, ils se débrouillent seuls, mais avec une anxiété très importante. Ils prennent en charge de nouvelles tâches, ils prennent leurs propre décisions, ils parviennent à bien se débrouiller et à prendre de bonnes décisions, mais à l'intérieur, ils ressentent toujours que, cette fois-ci, ils ne vont pas en venir à bout.

     

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  • Qu'est-ce que le schéma d'Échec? Schéma d'Échec :

    Ce schéma correspond à la croyance selon laquelle on a échoué, on échouera inévitablement, on est incapable de réussir aussi bien que les autres (études, carrière, sports, etc.. ) Souvent, le patient se juge stupide, inapte, sans talent, ignorant, inférieur aux autres, etc..

    Les patients ayant un schéma d'Échec ont la croyance qu'ils ont échoué, par rapport à leurs pairs, en matière de réussite : carrière, argent, statut, scolarité, ou sport. Ils se sentent, à niveau égal, fondamentalement incompétents par rapport aux autres – ils sont bêtes, inaptes, sans talents, ignorants, ils pensent, qu'au fond d'eux-mêmes, il leur manque quelque chose : ce qui est nécessaire à la réussite.

    Dans les comportements typiques de ces patients, on trouve la soumissions à leur schéma (ils se sabotent eux-mêmes ou agissent sans enthousiasme), l'évitement (ils procrastinent, ou même n'entament pas du tout la tâche) et la compensation (ils travaillent sans relâche ou ils font, d'une manière ou d'une autre, tout pour réussir). Les compensateurs qui ont une schéma d’échec pensent qu'ils ne sont pas aussi intelligents ou doués que les autres, mais qu'ils peuvent s'en sortir en travaillant avec acharnement. Ils parviennent souvent à d'excellent résultats, mais toujours avec le sentiment d'avoir triché. Au monde extérieur, ils apparaissent comme des gens qui réussissent, mais en leur for intérieur, ils se croient au bord de l'échec.

    Il est important de faire la distinction entre les schémas d’échec et d'idéaux-exigeants. Les patients qui ont un schéma d'idéaux-exigeants croient qu'ils ont échoué dans l'atteinte de normes élevées qu'ils avaient fixées, mais ils admettent malgré tout qu'ils ont fait aussi bien, ou même mieux, qu'une personne moyenne dans la même situation. Les patients ayant un schéma d'échec pensent, au contraire, qu'ils ont fait moins bien qu'une personne moyenne appartenant à leur groupe de pairs, et ils ont souvent raison car la plupart des patients ayant un schéma d'échec ont été moins performants que la personne moyenne de leur groupe de pairs. L'échec est devenu une prophétie qui s'auto-accomplit dans leur vie. Il faut aussi distinguer le schéma d'échec de celui de dépendance/incompétence, qui est plus en rapport avec le fonctionnement quotidien qu'avec la réussite. Le schéma de dépendance concerne la prise de décision quotidienne et la prise en charge de soi-même dans la vie courante. Le schéma d'échec est souvent lié à un schéma d'Incompétence. En se sentant en échec dans les domaines de la réussite, la personne se sent déficiente.

     

     

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  • Schéma d’idéaux exigeants/critique excessive. 

    Ce schéma implique la conviction que l'on doit s'efforcer d'atteindre et de maintenir un niveau de perfection très élevé, habituellement dans le but d'éviter la désapprobation ou la honte. Cette exigence amène à une tension constante et à une critique permanente de soi-même et des autres. Le patient souffre d'altérations importantes dans les secteurs de la santé, de l'estime de soi, des relations interpersonnelles, du plaisir et de la détente.

    Ce schéma se manifeste typiquement par :

    - du perfectionnisme : le besoin de bien faire les choses, attache une importance excessive aux détails et sous-estime son niveau de performance personnel

    - des règles rigides : il faut faire son devoir, ces règles s'appliquent dans de nombreux domaines de la vie, la morales, la culture, la religion.

    - une préoccupation constante du temps et de l'efficacité : il faut toujours faire plus et mieux.

    Les patients ayant ce schéma sont perfectionnistes et extrêmement motivés. Ils croient qu'ils doivent en permanence s'efforcer d'atteindre des normes extrêmement élevées. Ces normes sont internalisées : à la différence de ceux ayant le schéma de Recherche d'approbation/Reconnaissance, les patients ayant le schéma d'Idéaux-Exigeants ne modifient pas aussi facilement leurs attentes ou leurs comportements en fonction des réactions des autres. Ils s'efforcent d'atteindre ces normes parce qu'il faut, en non parce qu'ils veulent gagner l'approbation des autres. Même si personne ne venant à le savoir, la plupart de ces patients persisteraient à tâcher d'atteindre ces normes. Les patients ont souvent à la fois les schémas d'Idéaux-Exigeants et de Recherche d'approbation/Reconnaissance : dans ce cas ils recherchent à la fois à atteindre des normes très élevées et à gagner l'approbation externe. Idéaux-exigeants, Recherche d'approbation/Reconnaissance et Droits personnels exagérés sont les schémas les plus facilement reconnaissables de la personnalité narcissique (bien que les schémas de manque affectif et d'Imperfection sous-tendent souvent ces schémas compensateurs). Nous en parlerons plus tard dans la thérapie dans le chapitre traitement des patients narcissiques.

    L'émotion que ressentent le plus souvent les patients ayant ce schéma est la pression. Cette pression est impitoyable. Comme la perfection est impossible, le sujet doit constamment chercher à faire mieux. Dans tout ce qu'ils font, ces patients ressentent, en tâche de fond, une intense peur de l'échec. Ils ressentent également le besoin d'une critique excessive, aussi bien d'eux-mêmes que d'autrui. Ces patients ressentent aussi considérablement la pression du temps qui passe : il y a tellement de choses à faire et si peu de temps pour les faire. Pour fini, ils sont épuisés.

    Il est difficile d'avoir des idéaux-exigeant, et il est souvent difficile de vivre avec quelqu'un qui a de tels idéaux. Ces patients ressentent aussi souvent l'irritabilité, parce qu'on ne fait pas suffisamment de choses, suffisamment vite et suffisamment bien. Ils ont aussi l'esprit de compétition.

    Ces patients sont souvent des bourreaux de travail : ils travaillent de façon incessante, dans les domaines spécifiques où ils mettent en œuvre leurs idéaux : l'école, le travail, l'apparence, la maison, les résultats sportifs, la santé, la morale ou le respect des règles, les performances artistiques. Dans leur perfectionnisme, ces patients attachent souvent un intérêt excessif aux détails et ils ont tendance à sous-estimer leurs résultats, par rapport à leur norme. Dans de nombreux domaines de leur vie, ils adoptent des règles rigides, telles que des normes morales, culturelles ou religieuses excessives. Leur pensée est souvent en tout ou rien : ou bien ils sont exactement parvenus à atteindre la norme, ou bien ils ont échoué. Ils prennent rarement plaisir à leur succès, car ils sont déjà préoccupés par la prochaine tâche qu'ils devront accomplir avec perfection.

     

    Ces patients ne considèrent habituellement pas que leurs idéaux-exigeant sont perfectionnistes : ils leur semblent normaux. Ils font simplement ce que leurs attentes leur commandent. Pour pouvoir considérer qu'un patient possède ce schéma, il faut qu'il en ressente des inconvénients significatifs : ce peut être une absence de plaisir dans sa vie, des problèmes de santé, une faible estime de soi, des relations intimes ou professionnelles non satisfaisantes, ou toute autre modalité de dysfonctionnement. 

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  • Qu'est ce qu'un schéma?

    Un schéma se rattache aux croyances imprimées par les expériences vécues. Un schéma inadapté se constitue de souvenirs, d'émotions, de pensées et de sensations corporelles. Il concerne la personne et ses relations avec les autres. Il s'est développé au cours de l'enfance ou de l'adolescence.

    Les schémas précoces inadaptés se traduisent dans des comportements auto-défaitistes, qui apparaissent très tôt dans le développement et se répètent tout au long de la vie. Les contenus des schémas sont latents et évités par le sujet qui ne peut reconnaître qu'ils guident sa vie. Ils représentent donc un des éléments constitutifs de la personnalité et sont à la source des scénarios de vie, selon lesquels un individu va répéter sans cesse les mêmes erreurs en croyant que sa vie va changer.

    Les schémas inadaptés sont des modèles cognitifs et émotionnels auto-défaitistes qui apparaissent très tôt dans le développement et se répètent tout au long de la vie. Il faut remarquer que, d’après cette définition, le comportement d'un sujet n'appartient pas au schéma lui-même selon la théorie de Young, les comportements inadaptés se développent en réponse à un schéma. Ainsi donc, les comportements sont dictés par les schémas, mais n'en font pas partie.

    Les schémas inadaptés les plus puissants et les plus néfastes de notre liste de 18schémas sont :

    Abandon/instabilité, Méfiance/abus, Manque affectif et Imperfection/honte. Lorsqu'ils étaient de jeunes enfants, ces patients ont été abandonnés, maltraités, négligés ou rejetés. Au cours de l'âge adulte, ces schémas sont activés par des événements de leur vie, qu'ils perçoivent inconsciemment comme identiques aux expériences traumatiques de leur enfance. Lorsque l'un de ces schémas est activé, ils ressentent une forte émotion négative telle que la tristesse, la honte, la peur ou la colère.

    Les schémas ne sont pas tous basés sur des traumatismes ou des mauvais traitements durant l'enfance. En fait, un individu peut développer un schéma de dépendance sans même avoir connu un seul événement traumatisant infantile. Il est possible qu'il ait plutôt été complètement surprotégé au cours de son enfance. Cependant, si ces schémas n'ont pas tous une origine traumatique, ils sont tous destructifs et son principalement causés par des expériences nocives qui se sont répétées régulièrement au travers de l'enfance et de l’adolescence. Ces expériences nocives ont un effet cumulatif et leur effet global conduira à l'apparition d'un schéma caractérisé.

    Les schémas se battent pour survivre. Ceci est l'effet de la recherche humaine de la continuité. Le schéma représente, pour l'individu, ce qu'il connaît. Bien qu'il le fasse souffrir, ce schéma lui est familier et il se sent à l'aise avec lui. Il sonne juste… C'est une des raisons qui rend les schémas si difficiles à modifier.

    Les patients considèrent leurs schémas comme des vérités et de ce fait ces schémas influencent le cours des expériences ultérieures. Ils jouent un rôle majeur dans la façon qu'ont les patients de penser, de ressentir, d'agir et d'entrer en relation avec les autres. Ils les conduisent paradoxalement à recréer involontairement, dans leur vie adulte, les conditions de leur enfance qui leur on été si néfastes.

    Les schémas sont dimensionnels, ce qui signifie qu'ils peuvent avoir différents niveaux d'envahissement et de gravité. Plus sévère est le schéma, plus grand sera le nombre de situations qui pourront l'activer. Ainsi, par exemple, si un individu est l'objet de critiques extrêmes, précoces, fréquentes de la part de ses deux parents, alors son contact avec n'importe quelle autre personne est susceptible d'activer son schéma d'imperfection. En revanche, si un individu fait l’objet de critiques qui surviennent plus tard, si elles sont occasionnelles, légères exprimées par un seul de ses parents, alors cet individu est moins susceptible d'activer son schéma dans sa vie ultérieure, ce schéma pourra être déclenché, par exemple, uniquement par les personnages du même sexe que le parent critique. En général, plus sévère est le schéma, plus intense et plus durable sera l'émotion négative associée à l'activation du schéma. 

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  • Qu'est-ce que le schéma d'isolement social? Schéma d'isolement social.

    C'est le sentiment d'être isolé, coupé du reste du monde, différent des autres et/ou de ne faire partie d'aucun groupe ou communauté en dehors de la famille.

    Les patients ayant ce schéma ont la croyance qu'ils sont différents des autres gens. La plupart du temps, ils n'ont pas l'impression d'appartenir à un groupe et se sentent isolés, mis de côté, spectateurs externes. Quiconque grandit en se sentant différent est susceptible de développer ce schéma. C'est le cas des gens ayant un don, les personnes issues de familles célèbres, des gens dotés d'une grande beauté ou au contraire particulièrement laids, des homosexuels masculins ou féminins, des membres de minorités ethniques, des enfants d'alcooliques, des rescapés de traumatismes, des handicapés physiques, des orphelins ou des adoptés, et des gens qui appartiennent à une classe socio-économique significativement plus haute ou plus basse que ceux qui les entourent.

    Parmi les comportements typiques, on trouve celui de rester à l'écart des groupes ou d'éviter tous les groupes, quels qu'ils soient. Ces patients ont tendance à pratiquer des activités solitaires, c'est le schéma des « perdants ». Selon la sévérité du schéma, le patient peut se sentir appartenir à une subculture, mais se sentir à l'écart du monde social au sens large, il se sentira éloigné de tous les groupes, mais sera capable d'avoir quelques relations intimes, ou sera isolé de pratiquement tout autre individu.

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  • Schéma de peur du danger ou de la maladie.

    C'est la peur exagérée d'une catastrophe qui peut survenir à tout moment et à laquelle on ne pourra pas faire face. Ces craintes se portent sur une des catastrophes suivantes :

    - santé : crise cardiaque, sida, cancer..

    - émotions : perdre la raison, perdre le contrôle..

    - catastrophe naturelle ou phobie : ascenseurs, crimes, avions, tremblement de terre..

    Ces patients passent leur vie à croire qu'une catastrophe peut surgir à tout moment. Ils sont convaincus que quelque chose de terrible va leur arriver, qui échappera à leur contrôle. Ils vont brusquement être frappés d'une maladie, il va se produire une catastrophe naturelle, ils vont être victimes d'un crime, il va leur arriver un terrible accident, ils vont perdre leur fortune, ou ils vont avoir une crise de nerfs et devenir fous. Il va se produire quelque chose de mauvais et ils ne pourront pas le prévenir. L'émotion principale, c'est l'anxiété, qui peut aller d'une crainte de faible intensité jusqu'à des attaques de panique complètes. Ces patients n'ont pas peur de gérer les situations de la vie courante, comme ceux qui ont un schéma de dépendance, mais ils ont en fait peur des événements catastrophiques.

    La plupart de ces patients comptent sur l'évitement ou la compensation pour s'adapter à leur schéma. Ils deviennent phobiques, restreignent leurs activités, consomment des tranquillisants, s'adonnent à la pensée magique, à des rituels compulsifs, ou bien il se fient à des objets contraphobiques, tels qu'une personne en laquelle ils ont confiance, une bouteille d'eau, ou des tranquillisants. Tous ces comportements ont pou but d'empêcher l'événement néfaste de se produire.

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  • Qu'est-ce que le schéma de fusionnement? Schéma de fusionnement/personnalité atrophiée. Il s'agit d'un attachement émotionnel excessif à une ou plusieurs personnes, souvent les parents, au détriment d'une adaptation sociale normale et d'une individualisation accomplie. C'est très souvent la croyance qu'au moins l'un des individus liés ne peut pas survivre à l'autre ou ne peut être heureux sans l'autre. Le patient peut avoir le sentiment d'être étouffé par les autres, de faire fusion avec eux, ou bien il doute de lui-même et de sa propre identité. Il a le sentiment d'être vide, sans but, ou, dans des cas extrêmes, il se questionne sur sa propre existence.

    Lorsque les patients ayant ce schéma débutent un traitement, ils sont tellement fusionnés avec un proche que ni le thérapeute ni eux-mêmes ne peuvent clairement discerner où commence l'identité du patient et où finit celle de la personne liée. Cette personne est habituellement un parent ou un personnage parental, tel qu'un partenaire, un frère, une sœur, un employeur, un très bon ami. Les patients ayant ce schéma ressentent une implication et une proximité extrêmes avec ce personnage parental, au dépend de l'individuation complète du sujet et de son développement social normal.

    Beaucoup de ces patients croient que ni eux, ni le personnage parental ne pourrait survivre émotionnellement sans l'aide constante de l'autre, qu'ils ont désespérément besoin l'un de l'autre. Ils ressentent un lien intense avec ce personnage parental, pratiquement comme s'ils ne formaient ensemble qu'une seule et même personne. (les patients ressentent parfois qu'ils sont capables de lire dans les pensées de l'autre, ou qu'ils savent ce que l'autre veut sans avoir à le lui demander). Ils pensent qu'il est mauvais de fixer des limites à l'autre, et ils se sentent coupables s'ils le font. Ils disent tout à l'autre et s'attendent à ce que l'autre personne leur dise tout également. Ils ont l'impression de fusionner avec ce personnage parental et ils peuvent s'en trouver accablés et étouffés.

    Les caractéristiques dont il a été question jusqu'ici représentent la partie fusionnement du schéma. Il existe aussi la partie Personnalité atrophiée, qui est une carence de l'identité individuelle, dont les patients font souvent l'expérience sous la forme d'un sentiment de vide. Ces patients communiquent souvent l'idée d'une personnalité inexistante, car ils ont soumis leur identité pour maintenir leur relation avec l'autre personnage. Les patients qui ont une personnalité atrophiée ressentent qu'ils se laissent aller par le monde, sans aucune idée directrice. Ils ne savent pas qui ils sont. Ils n'ont pas constitué de préférences personnelles, ni développé de talents personnels, ils n'ont pas non plus suivi leurs tendances naturelles propres – ce pour quoi ils sont doués ou ce qu'ils aiment bien faire. Dans les cas extrêmes, ils se demandent même s'ils existent réellement.

    Les deux parties du schéma – le fusionnement et la personnalité atrophiée – vont souvent de pair, mais pas toujours. Les patients peuvent avoir une personnalité atrophiées sans fusionnement. La personnalité atrophiée peut se développer pour d'autres raisons que le fusionnement, comme l'assujettissement. Des patients qui ont, par exemple, été dominés lorsqu'ils étaient enfants ne développent parfois jamais la notion d'une identité séparée, parce que leurs parents les ont contraints de faire ce qu'ils exigeaient. Cependant, les patients qui fusionnent avec un parent ou un personnage parental ont presque toujours une personnalité atrophiée, par voie de conséquence. Leurs opinions, leurs intérêts, leurs choix et leurs buts sont principalement le fait de la personne avec laquelle ils sont fusionnés. C'est comme si la vie de l'autre personne leur semblait plus réelle que la leur : le personnage parental est l'étoile et ils en sont le satellite. De la même façon, les patients à personnalité atrophiée recherchent parfois des meneurs doté »s d'une fort charisme, pour fusionner avec eux.

    Parmi les comportements typiques on trouve la reproduction des comportements du personnage parental : le sujet pense et parle comme lui, il reste en contact permanent avec lui, en refoulant toute pensée, tout sentiment et tout comportement personnels qui seraient en désaccord avec le personnage lié. Lorsque le patients essaient de se séparer de celui-ci, d'une manière ou d'une autre, ils sentent une culpabilité les envahir.

     

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  • Schéma de contrôle de soi/autodiscipline insuffisants :

     

    Le problème central est l'incapacité ou le refus d'un autocontrôle suffisant, ainsi que l'incapacité ou le refus de la frustration dans l'accomplissement des objectifs personnels. Le patient ne peut supporter d'être frustré dans ses désirs et il est incapable de modérer l'expression de ses émotions et impulsions. Dans la forme atténuée de ce schéma, le patient essaie à tout prix d'éviter ce qui lui est pénible, il évite la souffrance, les conflits les confrontations, les responsabilités, les efforts personnels trop importants en matière d'engagements, d'intégrité et d'accomplissement personnel.

    Il manque typiquement deux qualités aux patients ayant ce schéma : le contrôle de soi – c'est à dire la capacité à refréner ses émotions et ses impulsions personnelles, et l'autodiscipline – la capacité à supporter suffisamment longtemps l'ennui et la frustration pour pouvoir mener à bien des tâches. Ces patients sont incapables de refréner de façon appropriée leurs émotions et leurs impulsions. Aussi bien dans leur vie personnelle que sur le plan professionnel, ils présentent une difficulté à différer une satisfaction à court terme au profit d'un objectif à long terme. Ils donnent l'impression de ne pas tirer profit des conséquences de leur expérience, des conséquences négatives de leurs comportements. Ils ne peuvent pas, ou bien ne veulent pas, suffisamment se contrôler ou s'auto discipliner. Dans la forme extrême, on a affaire à des patients qui ont l'air de jeunes enfants mal élevés. Dans les formes plus modérées, ils cherchent de façon excessive à éviter l'inconfort, le conflit. Ils préfèrent la plupart du temps éviter la souffrance, le conflit la confrontation, la responsabilité et le surmenage – même au prix de leur accomplissement ou de leur intégrité personnels. On rencontre les comportements typiques suivants : l'impulsivité, l'inattention, l'inorganisation, l'absence de volonté à persister dans les tâches ennuyeuses ou routinières, l'expression intense des émotions, avec des caprices, des crises d'hystériques, la tendance à arriver en retard et l'instabilité. Tous ces comportements ont en commun la recherche de satisfaction à court terme, au détriment des objectifs à long terme.

    L'abus de substance n'est pas au centre du schéma, bien qu'il l'accompagne souvent. Ce schéma n'est pas destiné à évaluer les conduites addictives en elles-mêmes – telles que l’abus d'alcool ou de drogues, la boulimie, le jeu, les activités sexuelles compulsives. Ces conduites peuvent être des réponses d'adaptation que l'on rencontre avec de nombreux autres schémas, et pas seulement celui-ci : elles peuvent représenter une réponse d’évitement pour n'importe quel schéma. Ce schéma s'applique plutôt à des patients qui ont de la difficultés à se contrôler ou à se discipliner dans de très nombreuses situations. Ils ne parviennent pas à imposer des limites à leurs émotions, à leurs impulsions, dans de nombreux domaines de leur vie, présentant ainsi de nombreux problème de contrôle de soi dans plusieurs domaines, et pas seulement des comportements addictifs.

    Nous pensons que tout enfant naît avec un mode impulsif. Il s'agit d'une partie naturelle et inadaptée que possède chaque être humain, qui représente l'incapacité à contrôler suffisamment l'impulsivité et à apprendre l'autodiscipline. Par nature, les enfants manquent de contrôle et sont indisciplinées. Au travers des expériences familiales et sociales, nous apprenons à nous contrôler et à nous discipliner. Nous internalisons un mode adulte sain capable de refréner l'enfant impulsif pour atteindre des objectifs à long terme. Parfois, un problème supplémentaire, tel qu'un trouble déficit de l'attention/hyperactivité rend les choses plus difficiles pour l'enfant.

    Il n'y a souvent aucune croyance ni sentiment spécifique inhérent à ce schéma. Il est rare que ces patients disent : il est normal que j'exprime pleinement mes sentiments ou bien je dois agir de façon impulsive. Ces patients ressentent plutôt ce schéma comme échappant à leur contrôle. Ce schéma n'est pas ressenti d'une façon aussi égosyntonique que les autre schémas. La plupart de nos patients cherchent à améliorer leur contrôle de soi et leur autodiscipline : ils essaient répétitivement de le faire, mais ils ne parviennent pas à soutenir leur effort très longtemps.

     

    Le mode impulsif est aussi le mode de la spontanéité et de la désinhibition. Une personne dans ce mode pour jouer, être gaie, et s'amuser. Ce mode présente un côté positif, mais quand il est excessif – c'est à dire s'il n'est pas équilibré par d'autre aspects de la personnalité – les inconvénient l'emportent sur les avantages et il devient nuisible pour la personne. 

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  • Schéma d'assujettissement.

    Le schéma d'assujettissement correspond à une soumission excessive au contrôle des autres, parce qu'on se sent forcé d'agir ainsi, en général pour éviter colère, représailles ou abandon. Il existe deux formes majeures :

    - l'assujettissement des besoins : suppression de ses propres désirs et préférences

    - l'assujettissement des émotions : suppression de ses propres réponses émotionnelles, particulièrement la colère.

    Selon ce schéma, les émotions et les besoins du sujet son perçues comme n'ayant aucune valeur ni aucune importance. Le schéma se manifeste souvent par une docilité excessive et par un empressement à faire plaisir, dans le patient présente une hypersensibilité aux situations dans lesquelles il ressent qu'il se « fait avoir ». Il existe presque toujours une colère refoulée, provoquant des symptômes tels qu'un comportement passif/agressif, des explosions de colère non contrôlées, des symptômes psychosomatiques ou un retrait affectif.

    Ces patients autorisent les autres à les dominer. Ils se soumettent au contrôle des autres parce qu'ils s'y sentent contraints par une menace de punition ou d'abandon. Comme je l'ai déjà indiqué il existe deux formes d'assujettissement, la première est l'assujettissement des besoins, dans laquelle les patients refoulent leurs propres désirs et suivent à la place les exigences des autres, la seconde est l'assujettissement des émotions, dans laquelle les patients refoulent leur émotions (principalement la colère) parce qu'ils ont peur que les autres ne se vengent contre eux. Ce schéma implique que les besoins et les émotions personnels du sujet n'ont pas de signification et son sans importance aux yeux des autres. Il aboutit la plupart du temps à une accumulation des sentiments de colère, qui se manifeste par des comportements dysfonctionnels tels que le comportement passif-agressif, des accès impulsif de colère, des symptômes psychosomatiques, du retrait affectif, des passages à l'acte, et des conduites d'abus de substances.

    Les patients ayant ce schéma présentent habituellement un style adaptatif de soumission au schéma, ils sont complaisants de façon excessive et hypersensibles aux situations dans lesquelles ils se sentent piégés. Ils se sentent malmenés, harcelés et impuissants. Ils se croient à la merci des personnages représentant l'autorité, ces personnages sont plus forts et plus puissants, il faut donc les respecter. Ce schéma implique un certain degré de crainte. Ce patients redoutent qu'il leur arrive quelque chose de mauvais, s'ils expriment leurs besoins et leurs sentiments. Quelqu'un d'important va se mettre en colère contre eux, les abandonner, les punir, les rejeter ou les critiquer. Ils refoulent leurs besoins et leurs sentiments, non pas parce qu'ils ressentent qu'ils devraient les refouler, mais parce qu'ils pensent qu'il faut le faire. Leur assujettissement n'est pas fondé sur une valeur internalisé, ni sur le désir d'aider les autres, il est en fait fondé sur la crainte d'une vengeance. Cette idée contraste avec celle des schémas d'abnégation, de sur-contrôle émotionnel et d'idéaux-exigeants qui représentent tous une valeur internalisée, selon laquelle il ne faut pas exprimer ses besoins ou ses sentiments personnels, les patients ayant ces schémas croient qu'il est mauvais ou erroné d'exprimer ses besoins et ses sentiments, si bien qu'ils se sentent honteux ou coupables s'ils le font. Les patients ayant ces trois schémas ne se sentent pas contrôlés par les autres. Ils ont un lieu interne de contrôle. Les patients ayant le schéma d'assujettissement ont, eux un lieu externe de contrôle. Ils croient qu'ils doivent se soumettre aux personnages représentant l'autorité – et cela même s'ils sont d'avis que c'est une mauvaise idée – ou sinon ils seront punis, d'une manière ou d'une autre.

     

    Ce schéma conduit souvent à un comportement d'évitement. Ces patients évitent les situations ou les autres pourraient les contrôler ou bien ou ils pourraient se trouver pris au piège. Certains patients évitent les relations amoureuses parce que ces relations leur donnent une impression de claustrophobie ou de piège. Ce schéma mène aussi à des comportements de compensation tels que la désobéissance et l'opposition. La rébellion est la forme la plus habituelle de la compensation pour l'assujettissement. 

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  • Schéma d'abnégation :

    Les patients qui ont un schéma d'abnégation ont le souci de combler les besoins des autres au détriment de le leurs. Ils agissent ainsi dans le but d'épargner aux autres de la douleur, d'éviter de se sentir coupables d'égoïsme, d'augmenter leur estime de soi ou de maintenir un lien affectif avec une personne qu'ils perçoivent comme nécessiteuse. Ce schéma résulte souvent d'une hypersensibilité aux souffrances des autres. Le patient peut éprouver le sentiment que ses propres besoins ne sont jamais satisfaits et développer un ressentiment envers ceux dont il s'occupe. (ce schéma recouvre le concept de co-dépendance.)

    Ces patients, comme ceux ayant un schéma d'Assujettissement, présentent un intérêt excessif à satisfaire les besoins des autres au détriment des leurs. Mais à la différence de ceux ayant un schéma d'Assujettissement, leur abnégation est volontaire. Ils agissent ainsi pour éviter aux autres de souffrir, pour faire ce qu'ils croient être juste, pour éviter de se sentir coupables ou égoïstes, ou pour maintenir une relation avec des proches chez qui ils perçoivent des besoins. Le schéma d'Abnégation résulte souvent d'une capacité d'empathie élevée – un sens aigu de la souffrance des autres. Certaines personnes ressentent si intensément la souffrance psychique des autres qu'ils sont fortement motivés pour la soulager ou la prévenir. Ils ne veulent pas faire, ou laisser faire, des choses qui entraîneraient la souffrance d'autrui. L'Abnégation implique souvent un sentiment de responsabilité très fort vis-à-vis des autres.

    Ces patients souffrent habituellement de symptômes psychosomatiques tels que maux de tête, problèmes gastro-intestinaux, douleur chronique, fatigue chronique. Ces symptômes physiques constituent, pour ces sujets, un moyen inconscient d'attirer l'attention sur eux, dans formuler directement une demande. Ils se sentent autorisés à recevoir de l'attention ou à réduire l'attention qu'ils accordent aux autres que quand ils sont vraiment malade. Ces symptômes peuvent aussi être la conséquence directe du stress provoqué par un tel comportement de don de soi, chez quelqu'un qui reçoit très peu en retour.

    Les patients ayant ce schéma ont presque toujours aussi un schéma de Manque affectif. Ils satisfont les besoins des autres, mais leurs besoins personnels ne sont pas satisfaits. En apparence, ils semblent satisfait de cette abnégation, mais au fond d'eux-mêmes, ils ressentent un manque affectif intense. Ils ressente parfois de la colère à l'encontre des objets de leur abnégation. Habituellement, les patients ayant ce schéma donnent tellement aux autres qu'ils finissent par se faire souffrir.

    Ces patients pensent souvent qu'ils n'attendant rien des autres, mais dans une situation où l'autre ne leur rend pas la pareille, ils éprouvent du ressentiment. Bien que la colère ne soit pas inévitable dans ce schéma, les gens qui s'auto sacrifient de façon importante, et dont l'entourage n'agit pas de façon réciproque, éprouvent habituellement un certain ressentiment.

    Comme nous l'avons indiqué pour le schéma d'Assujettissement, il est important de distinguer l'abnégation de l'Assujettissement. Lorsque les patients ont le schéma d'Assujettissement, ils refoulent leurs besoins personnels par crainte de conséquence externes : ils ont peur que les autres ne se vengent sur eux ou ne les rejettent. Alors que dans le cadre du schéma d'Abnégation les patients refoulent leur besoin personnels à cause d'une exigence interne. Les patients assujettis ont d'impression d'être sous le contrôle des autres, dans le cadre de l'abnégation, ils ressentent qu'ils agissent selon une décision personnelle.

    Ces deux schémas différent également par leur origine : bien qu'ils se recoupent, ils ont des origines pratiquement opposées. Le schéma d'Assujettissement a pour cause un parent qui contrôle ou domine : dans le schéma d'Abnégation, le parent est habituellement faible, infantile, impuissant, malade, dépressif, ou bien i la des besoins importants. Le premier schéma se développe donc au contact d'une parent trop fort, alors que le second se forme au contact d'un parent trop faible ou malade. I lest également habituel pour l'enfant qui va développer un schéma d'Abnégation à l'âge adulte, d'assumer le rôle de l'enfant parentifié dès son jeune âge.

    Sur le plan comportemental, les patients ayant un schéma d'Abnégation écoutent les autres plutôt qu'ils ne parlent d'eux-mêmes, ils se souvient des autres et ils éprouvent de la difficulté à agir pour eux, ils concentrent leur attention sur les autres, et ils se sentent mal à la aise lorsque l'attention se porte sur eux, ils agissent de façon indirecte lorsqu'ils veulent quelque chose, au lieu de demander de manière directe.

    Ce schéma peut aussi présenter des avantages secondaires : il a un côté positif, et n'est pathologique que lorsqu'il est poussé à l'extrême. Les patients peuvent ressentir de la fierté à se considérer comme responsables des autres. Et avoir se rôle de sauveur. Leur comportement altruiste leur donne le sentiment d'être quelqu'un de bien, quelqu'un qui a des qualités morale. (en revanche, ils ressentent parfois que ce n'est jamais assez bien, et que quoi qu'ils fassent, ils se sentiront toujours coupable d'insuffisance). Autre source de bénéfice potentiel : il peut arriver que ce schéma attire les gens vers eux. Beaucoup de gens apprécient l'empathie et l'aide dont font preuve ces patients. Ceux-ci ont d'ailleurs beaucoup d'amis, bien que leurs besoins ne soient souvent pas comblés, dans ces relations amicales.

     

    Sur le plan des comportements de compensation, lorsque ces patients se sont auto sacrifiés durant suffisamment longtemps, certains d'entre eux en arrivent à basculer dans un comportement coléreux excessif. Ils deviennent furieux et cessent totalement de donner à l'autre. Lorsqu'ils ne se sentent pas appréciés, il leur arrive de se venger en délivrant à l'autre le message suivant : je ne te donnerais plus jamais rien. 

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  • Qu'est-ce que le schéma de Négativité/Pessimisme? Schéma de négativité/pessimisme.

    Ce schéma envahissant est centré sur les aspects négatifs de la vie (par exemple, la douleur, la mort, la perte, la déception, le conflit, la trahison, la culpabilité, le ressentiments, les problèmes non résolus, les erreurs possibles) et il en minimise les aspect positifs. Il implique généralement l'attente exagérée que, dans des contextes divers (travail, situation financière, relations interpersonnelles), tout pourrait tourner au pire. Ces patients ont une peur exagérée de commettre des erreurs et ils en craignent les conséquences : ruines, humiliation, perte, situation désagréable. Comme ils amplifient les événements potentiellement négatifs, ces patients sont fréquemment soucieux, anxieux, pessimistes, mécontents et indécis.

    Ces patients sont négatifs et pessimistes. Ils s'intéressent spécifiquement, tout au long de leur vie et dans tous les domaines, aux aspects négatifs de la vie, tels que la souffrance, la mort, la perte, la déception, la trahison, l'échec, le conflit, tout en minimisant les aspects positifs. Dans de très nombreuses situations, professionnelles, financières et interpersonnelles, ils s'attendent de façon exagérée à ce que les choses tournent mal. Ils sentent qu'ils sont fragiles au point de faire des erreurs désastreuses qui causeraient l'effondrement de leur vie – des erreurs qui conduiraient à une catastrophe financière, une perte importante, une humiliation sociale, une situation malaisée dans laquelle ils seraient piégés, ou la perte de contrôle. Ils passent une grande partie de leur temps à vérifier qu'ils ne font pas d'erreur et sont enclins à des ruminations obsessionnelles. Leur attitude de base est l'anxiété. Ils présentent des sentiments de tension chronique et de préoccupations, et des comportements de plainte et d'indécision. Il est difficile de vivre à leur contact car, quoi que l'on dise, ils voient toujours le côté négatif de la situation. Le verre sera toujours à moitié vide.

    Les stratégies thérapeutiques dépendent de l'origine du schéma, il s'agit essentiellement d'un apprentissage au contact d'un modèle. Dans ce cas, le schéma reflète une tendance dépressive liée à la négativité et aux pessimisme que le patient a appris d'un parent. Le patient a internalisé l'attitude du parent sous la forme d'un mode. Le travail émotionnel est particulièrement utile avec les patients qui ont acquis le schéma de cette manière. Grâce à l'imagerie et au jeu de rôle, le thérapeute, puis le patient, combattent, en tant qu’adulte sain, le parent pessimiste. L'adulte sain confronte le parent négatif, il rassure et console l'enfant.

    Ce schéma a une deuxième origine possible, un antécédent infantile de difficulté et de perte. Dans ce cas, les patients sont négatifs et pessimistes parce qu'ils ont connu beaucoup de difficultés, tôt dans leur vie. Il s'agit d'une origine plus difficile à surmonter. Ces patients, le plus souvent au cours de le leur jeune âge, ont perdu l'optimisme naturel de la jeunesse. Beaucoup de ces patients éprouvent le besoin d'exprimer de la peine pour des pertes passées. Lorsque la malchance personnelle est à l'origine de ce schéma, toutes les techniques thérapeutiques sont importantes. Les techniques cognitives aident les patients à voir que les événements négatif du passé ne prédisent pas la survenue d'événements négatifs du futur. Les techniques émotionnelles aident les patients à exprimer leur colère et leur peine à propos des pertes traumatiques de leur enfance. Les techniques comportementales aident les patients à passer moins de temps à être préoccupés dans leur vie présente, et davantage de temps à chercher du plaisir. Dans la relation thérapeutique, le thérapeute exprime de l'empathie pour les pertes du patient, mais aussi, il représente un modèle d'attitudes et de comportements optimistes, et il récompense de tels changements positifs.

    Ce schéma peut aussi représenter la compensation d'un schéma de manque affectif. Le patient se plaint dans le but d'obtenir de l'attention ou de la sympathie. Dans ce cas, le thérapeute traite le manque affectif sous-jacent en re-maternant le patient, en apportant écoute et attention, tout en prenant garde à ne pas renforcer le comportement de plainte guidé par le schéma. Le thérapeute ignore, par exemple, le contenu des commentaires pessimistes du patient, et cherche plutôt à apaiser les sentiments de manque affectif sous-jacent. Progressivement, le patient apprend des manières plus saines pour satisfaire ses besoins affectif, tout d'abord avec le thérapeute, puis avec ses proches, en dehors de la thérapie.

     

    Chez certains patients, le schéma peut avoir une composante et une origine biologique, peut être en relation avec une trouble obsessionnel compulsif ou un trouble dysthymique. Il faut alors faire l'essai d'une traitement médicamenteux. 

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