• Les hommes qui ne savent pas rompre

    Les hommes qui ne savant pas rompre Les hommes qui ne savent pas rompre

    Les hommes ont énormément de mal à avouer leurs sentiments et à dire les choses franchement. Dans nos sociétés, l’homme a l’habitude d’être dans l’action. Il est à la recherche de concret, de résultats. Or, la rupture est synonyme de perte et d’incertitude, donc d’angoisse. C’est pourquoi ils sont si nombreux à éviter de rompre clairement ou à nouer...

     

    Les hommes qui ne savant pas rompre

    Les hommes qui ne savent pas rompre

    Les hommes ont énormément de mal à avouer leurs sentiments et à dire les choses franchement. D’ailleurs, quand ils viennent consulter, ils n’évoquent jamais la difficulté qu’ils ont à rompre, mais parlent d’anxiété, de stress ou de tout autre chose. Ce n’est vraiment qu’après un travail plus poussé qu’ils avouent une demande cachée du type : “Je ne suis pas bien chez moi, j’ai envie de partir.” Dans nos sociétés, l’homme a l’habitude d’être dans l’action. Il est à la recherche de concret, de résultats. Or, la rupture est synonyme de perte et d’incertitude, donc d’angoisse. » C’est pourquoi ils sont si nombreux à éviter de rompre clairement ou à nouer très vite une nouvelle relation après avoir quitté leur épouse ou compagne… quand ce n’est pas avant. Une manière pour eux de conjurer une angoisse d’autant plus difficile à surmonter qu’ils ont du mal à l’exprimer.

    L'incapacité à se séparer de la mère

    La crainte toute masculine du vide et de la solitude renvoie à l’angoisse de la rupture avec la mère. En effet, enfant, le garçon s’imagine qu’il est tout pour elle et qu’elle ne saurait vivre sans lui. Il ne prend conscience de son erreur que dans la période œdipienne, où il réalise que le véritable objet du désir de sa mère n’est pas lui mais son père. Cette révélation l’angoisse, mais simultanément le soulage. Quand cette prise de conscience n’a pas lieu – père trop peu présent, mère investissant réellement trop son fils –, le garçon continue imaginairement à croire qu’il est son partenaire. La quitter serait la tuer. D’où, plus tard, la difficulté à la fois à se lier à une femme et à s’en séparer.

    Oscillant constamment entre désir de partir et culpabilité, l’homme n’agit pas, tandis que la femme prend des décisions. « Les hommes expriment rarement leur désir de rupture avec des mots. Ils développent plutôt un comportement agressif ou provocateur, assez immature. Souvent, le fait que leur couple ne marche pas constitue une faute qu’ils essaient de rejeter sur l’autre. » « Je m’arrange toujours pour être quitté plutôt que de quitter, explique Philippe, 27 ans. Comme ça, je n’endosse pas les habits du salaud, du bourreau, et tant pis si cela suppose de se montrer odieux pour rendre l’atmosphère irrespirable et pousser ainsi l’autre à prendre l’initiative. C’est peu glorieux mais très efficace ! »

    Yvan, 31 ans, en couple depuis bientôt dix ans et père d’un petit garçon, connaît une autre tentation : « J’ai envie de tout plaquer, de partir loin au moins vingt fois par an et je ne le fais jamais. Ma compagne, elle, quand elle a eu envie de me quitter, a pris deux fois sa valise pour partir réfléchir ailleurs. » Cette dissymétrie totale de comportement ne surprend guère Jacques-Antoine Malarewicz tant, pour lui, le rapport de l’homme au couple est radicalement différent de celui de la femme. « A l’heure actuelle, le couple est féminin ou n’est pas », résume-t-il en une formule un brin provocatrice. Selon lui, les femmes ont en effet développé une aspiration au bonheur et à une vie de couple réussie – à savoir épanouie sur le plan sexuel et sentimental – en même temps qu’elles ont acquis leur autonomie sociale. Aussi n’hésitent-elles pas à rompre si leurs conditions de réussite du couple ne sont pas remplies.

    Un difficulté à s'exprimer clairement

    Les hommes, eux, en sont restés à un modèle archaïque du couple, datant du XIXe siècle, où, une fois la phase de séduction passée, ils n’ont plus rien à construire ni à travailler. C’est pourquoi ils prennent conscience du délabrement de leur couple très tard. Trop tard. Et le thérapeute prédit que les choses ne changeront que si les hommes deviennent plus exigeants et définissent leurs propres critères d’une relation réussie.
    Pour Christine Halphen, psychothérapeute, spécialiste du couple, les hommes auront fait un grand pas en avant quand ils auront appris à "se séparer" plutôt qu’à "rompre".

    L’homme qui rompt brutalement donne rarement à sa partenaire les raisons de sa décision, et cette incapacité à s’expliquer clairement augmente la souffrance de celle-ci. « Quitter l’autre sans explication, c’est ne lui laisser aucune chance de se défendre, aucune chance de dire : “Je ne suis pas d’accord” ou “Toi aussi, tu portes ta part de responsabilité”, explique la psychanalyste Martine Teillac. Pouvoir établir une liste des griefs, c’est aussi en écarter certains, tandis que n’en évoquer aucun, c’est les considérer tous comme justifiés. Le non-dit tue l’autre, qui, dans ce silence, va investir tous ses fantasmes, toutes ses incertitudes. Il est ensuite très difficile pour la femme quittée de se reconstruire car, d’une certaine façon, elle se trouve niée dans sa totalité. »

    Mentir pour éviter les conflits

    Les hommes détestent les scènes de ménage, les cris et les assiettes cassées. Pour éviter de nous regarder, le rimmel version raton laveur, un couteau sur le bras, hurlant: «Si tu ne me dis pas tout de suite que tu m’aimes, je m’ouvre les veines, je te tue et je vide ton compte en banque» (dans l’ordre), ils sont prêts à toutes les bassesses. Ce sont des êtres civilisés alors, s’il faut mentir, soit! Isaline raconte: «Après la naissance de notre deuxième enfant, mon mari est devenu distant. Je sentais qu’il se passait quelque chose, mais lorsque je lui posais la question, il prétendait que tout allait bien. Chaque fois qu’il arrivait en retard, il me racontait des histoires plus saugrenues les unes que les autres, installant peu à peu un doute raisonnable dans mon esprit. Lorsque je lui ai montré les preuves de son infidélité, il a prétendu qu’il s’agissait d’une erreur. Qu’il devait avoir un sosie. Que je me faisais des idées. Tout plutôt que la vérité! J’ai appris, plus tard, qu’à ma rivale, notre Pinocchio servait une version différente des faits. Il ne pouvait pas décemment m’abandonner parce que j’étais dépressive, voire dangereuse alors qu’il n’avait jamais évoqué devant moi la simple idée d’une séparation. Il refusait vraisemblablement tout conflit. Il a fini par nous lasser toutes les deux.» Tiraillés entre le désir de partir et la culpabilité, nos hommes préfèrent le flou artistique à l’action. Pire, certains choisissent délibérément de nous rendre la vie impossible. Une stratégie qui, si on y réfléchit, leur garantit d’excellents résultats sans les obliger à se mouiller. Françoise en a fait les frais. «En quelques mois, Michel a changé du tout au tout. C’était un homme agréable, tendre, amusant. Il est devenu odieux, sale, arrogant et persifleur. Après de multiples disputes, je suis partie. J’ai appris, six mois plus tard, qu’il désirait me quitter depuis longtemps, mais qu’il n’avait pas envie de passer pour un salaud. Très élégant, il en avait parlé à tout le monde, ou presque!» En effet, en nous forçant à sonner l’heure du départ, les messieurs deviennent les victimes de la guerre qu’ils ont déclarée. Etant donné que nous avons acquis un statut sociétal qui nous permet de revendiquer le droit à une vie sentimentale épanouissante, nous n’hésitons plus à claquer la porte. Et ça, ils l’ont bien compris. Bien joué! 

    Une nouvelle vision du couple

    La séparation fait désormais partie du chemin de la plupart des couples. Ne serait-il pas judicieux, pour les générations futures, de préparer les hommes et les femmes à affronter la situation avec davantage de sérénité? On ne se jurerait plus amour et fidélité jusqu’à ce que la mort nous sépare, on se promettrait de faire de notre mieux le plus longtemps possible. Les messieurs gagneraient souvent à comprendre qu’ils doivent apprendre à se «séparer» plutôt qu’à rompre. Si l’on y réfléchit, le mot «rupture» a quelque chose de brutal qui pousse parfois à envisager les choses avec une inutile intransigeance. Le dialogue est parfois le chemin de la réconciliation. Et même si, en cours de route, on décide malgré tout de prendre une autre direction, on n’aura pas le regret de n’avoir peut-être pas tout essayé.

     

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  • Commentaires

    1
    mohbile
    Jeudi 21 Mai 2015 à 19:24

    bonjour princesse, comment vas tu ? ca fait si longtemps que je n'ai pu avoir de tes nouvelles , tu as disparue si mystérieusement que je me suis demandé si tu n'avais pas bloqué l’accès a ton profil fb pour me mettre en quarantaine oops

    j’espère que tu vas bien sarcastic au plaisir de te lire si tu décides de libérer ton admirateur , bisous

     

    2
    lorenzovespista
    Samedi 12 Septembre 2015 à 16:06

    pas facile la rupture !

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