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Par Graziella Bruno le 16 Janvier 2024 à 17:14
C’est une prison de soi, un auto-suicide.
Beaucoup de gens croient que c’est simplement être accro à son(sa) conjoint(e), avoir besoin de lui constamment ou ne pas pouvoir rester célibataire ne serait-ce qu’un seul jour ou encore avoir de gros besoins d’amour, d’affection et d’attention. Mais c’est bien plus insidieux que ça, les conséquences sont bien plus terribles.
Oui cela fait partie de la dépendance affective, mais il faut bien plus qu’un gros besoin d’affection.
Tout le monde a besoin d’affection ! Les besoins affectifs sont aussi vitaux que les besoins physiologiques. Il est aujourd’hui reconnu que pour grandir harmonieusement, un enfant a besoin d’affection. Pareil pour un adulte ! Comme on a toujours besoin d’eau et de nourriture à l’âge adulte, on a toujours besoin d’être apprécié et reconnu pour être épanoui dans la vie !
Nos besoins affectifs varient tout au long de notre vie, ils n’auront pas la même intensité. Ils vont dépendre de notre entourage, des événements que nous vivons, etc.
Et comme un assoiffé dans le désert sera obnubilé par l’eau, quelqu’un en manque d’affection sera obnubilé par sa recherche d’affection. Par le manque, ce Qu est tout à fait normal.
Jusque-là c’est la définition que les gens pensent de la dépendance affective, mais un aspect que beaucoup oublie c’est l’aliénation de soi
- Renier son identité
Je vais parler parfois pour le masculin et parfois pour le féminin car la dépendance affective touche autant les hommes que les femmes.
Un dépendant affectif manque d’estime de lui. Il ne croit donc pas pouvoir être aimée pour celui qu’il est. Et va donc porter un masque pour plaire à l’autre. Il va petit à petit devenir une autre personne pour obtenir l’amour, l’attention, l’approbation de l’autre. Petit à petit, il va renier son identité pour assouvir sa soif d’appréciation et de reconnaissance. De plus en plus, ce sont les autres qui vont lui dicter la personne qu’il va être.
Lorsque vous faites semblant d’être sûre de vous et indépendante parce que vous pensez que les hommes aiment les femmes qui ont confiance en elle alors que vous avez juste envie qu’il vous prenne dans ses bras et vous rassure.
Ou lorsque vous vous intéressez à la politique pour pouvoir tenir une conversation sur le sujet alors que ça vous ennuie mortellement mais vous le faites parce que vous croyez que les femmes aiment les hommes cultivés
Autres signes : Si vous ne vous aimez pas et si vous avez souvent honte de vous et que vous avez peur d’être « dévoilé » que les autres se rendent compte que vous n’êtes pas celle ou celui que vous paraissez être, si vous vous jugez sévèrement, si vous vous retenez souvent d’être, de dire et de faire.
Parce que à force de vous abstenir d’être vous-même, et bien vous devenez aliéné. Pour certains, c’est même devenu un mode de vie. A quel prix ?
- Nier ses besoins
C’est ne pas les écouter, les ignorer. Ou lorsqu’on en est conscient, c’est ne pas les exprimer, ne pas agir pour les satisfaire. C’est aussi les minimiser en se disant qu’on n'en a pas vraiment besoin en fait. C’est se raconter une histoire à soi-même.
Lorsque vous cachez vos besoins d’affection parce que vous pensez que vous n’êtes pas normale, que vous avez un problème et donc vous vous en sentez trop coupable.
Quand vous préférez lui rendre service et être gentille pour obtenir en retour l’affection dont vous avez besoin parce que vous n’êtes pas capable d’exprimer vos besoins clairement.
Ou lorsque vous êtes en colère après lui, qu’il a eu un geste ou un mot déplacé mais que vous ne dites rie ou vous vous dites « ce n’est pas grave » il s’est mal exprimé, il a passé une mauvaise journée etc etc
Ou lorsque vous agissez à l’inverse de ce que vous ressentez comme ; sourire alors que vous êtes triste parce que vous ne voulez pas gâcher l’ambiance. Vous ignorez vos besoins en espérant qu’ainsi, ils partiront eux-mêmes. Certains ne les identifies même pas.
Le dépendant affectif ne s’aime pas ou très peu. Il s’accorde peu de valeur et donc peu de valeur à ses besoins. Et il a peur de gêner en les exprimant. Il ne se sent pas digne de recevoir des autres ce dont il a besoin.
Sauf que le besoin est toujours là et ne part pas simplement en l’ignorant. Il faut une énergie pour le refouler, l’aliéné. Parfois il devient même de plus en plus fort quand on n'y répond pas.
Vous n’avez jamais remarqué que votre envie de chocolat devient de plus en plus forte à force d’y résister ? Et c’est pour ça que la recherche d’amour et d’affection de la dépendance affective peut tourner à l’obsession. Parce qu’elle ne trouve pas de réponse satisfaisante.
Lorsque ce n’est plus possible pour une dépendante affective d’ignorer ses besoins tellement ils sont devenus pressants, elle va tenter de les faire deviner par l’autre et espérer qu’il y réponde. Elle va renier son identité et être parfaite pour mieux se faire aimer. Pour que l’autre réponde à son besoin.
Sauf que à force de nier ses besoins, le dépendant affectif devient aliéné. Il perd de plus en plus contact avec qu’il ressent jusqu’à ne plus être conscient de ses besoins et de ses émotions.
En général, le dépendant affectif met difficilement des mots sur ses besoins et ses envies.
Et en étant coupé de ses ressentis, il est en général mal dans sa peau et vit dans l’angoisse. Pour rappel, l’angoisse, c’est de l’inquiétude par rapport à une menace indéterminée.
Pour elle, ou lui, l’angoisse est trop insupportable pour y faire face et regarder le besoin qu’il ou elle a derrière. Et puis il ne saurait pas gérer ce besoin et en faire une demande explicite. Donc il préfère l’ignorer.
- Nier son propre jugement
Le dépendant affectif doute, hésite, manque de confiance en lui/elle. Il peut aller jusqu’à douter de son propre jugement et n’appuyez sur l’avis et l’opinion des autres.
C’est votre cas si : vous n’arrivez pas à prendre de décision par vous-même et que vous avez toujours besoin de son avis, de l’avis de papa, de son conjoint, d’une amie etc.
- Cesser d’exister
La dépendance affective va complètement s’effacer, s’oublier, prendre le moins de place possible pour donner la place aux personnes dont elle veut être aimée. Donc elle va minimiser ses besoins pour ne pas gêner. Elle va donc se sacrifier, se mettre au service de l’autre, se rendre indispensable pour éviter d’être abandonnée et obtenir son amour en retour au lieu d’exprimer clairement ses besoins.
Quelques signes : lorsque vous n’arrivez pas à vivre votre propre vie. Ou lorsque vous négligez vos amis, votre famille, vos hobbies quand vous êtes en couple. Ou lorsque vous n’avez jamais d’avis vous êtes toujours d’accord avec l’autre.
Ça te dit de sortir ce soir ? - comme tu veux. On se fait un ciné ? - si tu veux je suis ok Quel film veux-tu voir ? - Oh peu importe.
Pour résumer, la dépendance affective se caractérise par de gros besoins affectifs mais surtout par une recherche d’affection inadéquate et vouée à l’échec. La dépendante affective va s’aliéner, devenir une autre personne pour obtenir ce qu’elle veut. Parce qu’elle ne se sent pas assez digne pour demander explicitement ce dont elle a besoin.
Elle n’ose pas prendre la responsabilité de ses besoins et les assumer. Assumer ses besoins c’est les exprimer clairement.
Ex : J’ai besoin que tu me dises je t’aime régulièrement. Cela me rassure et me fait me sentir importante à tes yeux.
Ne pas assumer ses besoins, c’est attendre qu’on les devine et faire en sorte que l’autre y réponde sans qu’on ait besoin de les exprimer explicitement.
Donc il ne s’agit pas pour elle/lui de faire plus mais de faire autrement.
Ce n’est ou ne sera pas facile si vous êtes en chemin, mais nier ses propres besoins conduit par somatiser, le corps va s’exprimer, il va donner des symptômes, tombé malade. Non pas pour attirer l’attention des autres sur elle, mais pour que notre propre attention soit remise sur nous.
La dépendance affective peut aller loin, isolement, la maladie, et parfois la mort…
Prenez soin de vous et soyez attentif(ve) à vos signaux à vos ressentis.
Il n’est jamais trop tard, le premier pas est la réalisation.
Bon courage mes petits bouchons
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Par Graziella Bruno le 16 Novembre 2017 à 13:58
Bonne ou mauvaise relation de couple?
On peut aimer et être aimé sincèrement tout en étant pris dans une relation affective qui n'est pas bonne pour soi. Aimer, ce n'est pas forcément souffrir... Quelles sont nos croyances sur l'amour...Voici quelques points à observer...
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Par Graziella Bruno le 31 Mai 2016 à 11:04
Les relations toxiques: Les techniques
Une relation est dite toxique dès le moment où elle ne permet plus l'épanouissement de l'un ou de l'autre partenaire ou les deux « quand il y a souffrance ».Ne confondez pas souffrance et amour, ne vous dite pas que plus vous souffrez plus vous l'aimer, mais plus vous souffrez plus la relation est toxique.
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Par Graziella Bruno le 24 Mai 2016 à 15:41
Les personnes toxiques
Une personne toxique fait du chantage affectif et est insensible à sa victime. Pour arriver à ses fins, elle peut mépriser, jalouser, rabaisser, juger, faire du harcèlement ou manipuler de toutes sortes de façon sa victime. Elle fait en sorte que tranquillement sa victime perde l’estime de soi et devienne son bouche-trou, afin de garder l’emprise sur elle. La plus grande peur d’une personne toxique est de perdre le pouvoir qu’elle...
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Par Graziella Bruno le 15 Septembre 2015 à 11:45
Un deuil amoureux présente plusieurs similarités avec le processus de deuil lié à la mort, mais il comporte également une différence fondamentale"le rejet" qui a été subit. Il est important de tenir compte de ce rejet dans les étapes de guérison, car il atteint directement l’estime de soi et la confiance en soi. Rares sont les femmes (hommes) qui...
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Par Graziella Bruno le 15 Septembre 2015 à 11:13
Les parents qui choisissent de rester ensemble pour les enfants alors que leur couple se dégrade font le choix du sacrifice de leur propre épanouissement en pensant préserver le bonheur de leurs enfants. Sans le dire et sans même le penser, leur message est : « si vous n'étiez pas là, je divorcerais et je serais plus heureux » Les enfants ont bon dos ! Ce choix est...
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Par Graziella Bruno le 2 Juillet 2015 à 11:38
L’amour, le « vrai », n’a rien à voir avec la sérénité. Même après le cap de la fusion des débuts, et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’amour, ce n’est pas pépère; ça chavire, ça secoue, ça nous lie mystérieusement à l’autre dans une épopée qui échappe à toute...
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Par Graziella Bruno le 16 Mai 2015 à 22:53
Les hommes qui ne savent pas rompre
Les hommes ont énormément de mal à avouer leurs sentiments et à dire les choses franchement. Dans nos sociétés, l’homme a l’habitude d’être dans l’action. Il est à la recherche de concret, de résultats. Or, la rupture est synonyme de perte et d’incertitude, donc d’angoisse. C’est pourquoi ils sont si nombreux à éviter de rompre clairement ou à nouer...
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Par Graziella Bruno le 12 Mai 2015 à 22:40
Derrière la jalousie rétroactive se cache l’idéal de l’amour platonicien : deux amants, incomplets l’un sans l’autre, destinés à ne faire qu’un. Qu’un autre soit passé avant est alors insupportable. Parce que nous espérons toujours retrouver cette symbiose de la toute petite enfance, lorsque nous ne faisions qu’un avec notre mère et la comblions totalement... Nous traînons sur la page Facebook de l’ex, épluchons les albums photos…
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Par Graziella Bruno le 8 Mai 2015 à 11:27
Pourquoi elles aiment les hommes qui vont mal ?
Comment expliquer cette attirance pour des compagnons blessés, malheureux ou en situation d’échec ? Le syndrome de l’infirmière est-il une stratégie inconsciente pour garder le contrôle sur l’autre ? Vouloir sauver l’autre serait, une particularité plutôt féminine et très largement...
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